"Une vertèbre ne se déplace pas : Comprendre les douleurs dorsales et les mythes courants"

20/02/2024
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Les douleurs dorsales sont parmi les problèmes de santé les plus répandus de nos jours, souvent désignées sous le terme de "mal du siècle". Elles peuvent être déclenchées par divers facteurs, mais il est fréquent que certains praticiens utilisent à tort l'expression "vertèbre déplacée", ce qui constitue un abus de langage. Pour mieux comprendre ce phénomène, explorons l'anatomie de la colonne vertébrale.

La colonne vertébrale est composée de 33 vertèbres chez les adultes, regroupées en cinq régions distinctes :

Vertèbres cervicales (C1-C7)

: Situées dans la région du cou, ces vertèbres sont les plus petites et les plus mobiles de la colonne vertébrale. La première vertèbre cervicale, appelée atlas, soutient le crâne, tandis que la deuxième, appelée axis, permet les mouvements de rotation de la tête.

Vertèbres thoraciques (T1-T12)

: Elles sont attachées aux côtes et forment la région thoracique de la colonne vertébrale. Ces vertèbres sont plus grandes que les cervicales et fournissent un soutien aux côtes et à la cage thoracique.

Vertèbres lombaires (L1-L5)

: Situées dans la région lombaire inférieure, ces vertèbres sont les plus grandes et les plus robustes de la colonne vertébrale, car elles supportent une grande partie du poids corporel.

Vertèbres sacrées (S1-S5)

: Ces vertèbres sont fusionnées pour former le sacrum, qui s'articule avec l'os iliaque pour former le bassin.

Coccyx

: il est composé de vertèbres coccygiennes fusionnées et se situe à la base de la colonne vertébrale.

Entre chaque paire de vertèbres se trouve un disque intervertébral, constitué d'un anneau externe fibreux appelé l'annulus fibrosus et d'un noyau gélatineux central appelé le noyau pulpeux. Ces disques agissent comme des amortisseurs pour absorber les chocs et permettre la flexibilité de la colonne vertébrale.

La colonne vertébrale est soutenue par un réseau de ligaments robustes, notamment les ligaments longitudinaux antérieur et postérieur, les ligaments jaunes, et les ligaments interépineux et supraspinaux. Ces ligaments maintiennent les vertèbres dans leur position anatomique correcte et limitent les mouvements excessifs qui pourraient causer des blessures.

Enfin, les muscles dorsaux, y compris les muscles érecteurs du rachis, les muscles intertransversaires et les muscles multifides, jouent un rôle crucial dans le maintien de la posture et de la stabilité de la colonne vertébrale.

Il est important de comprendre que le système ligamentaire qui relie les vertèbres est extrêmement serré, ce qui rend pratiquement impossible le déplacement d'une vertèbre par des moyens ordinaires. Seul un traumatisme violent et grave, tel qu'un accident de voiture, pourrait causer un déplacement des vertèbres, nécessitant alors une intervention chirurgicale d'urgence pour prévenir toute lésion grave de la moelle épinière.

En réalité, les sensations de "déplacement" ressenties dans le dos sont souvent dues à des tensions ou des contractions des petits muscles profonds de la colonne vertébrale, qui peuvent entraîner un blocage articulaire. Un exemple rare de véritable déplacement vertébral est le spondylolisthesis, où une vertèbre lombaire glisse vers l'avant en raison d'une hyperlordose prolongée, pouvant entraîner une compression de la moelle épinière et même une paralysie des membres inférieurs dans les cas les plus sévères.

Il est donc crucial de dissiper le mythe selon lequel une vertèbre peut se déplacer facilement dans la colonne vertébrale. En comprenant mieux l'anatomie et les mécanismes des douleurs dorsales, nous pouvons adopter une approche plus précise et efficace pour les traiter.