Et si notre bien-être commençait simplement par respecter notre rythme ?

03/12/2025

On cherche souvent des solutions compliquées pour aller mieux : mieux dormir, mieux manger, mieux gérer le stress… On veut optimiser, organiser, corriger.
Et si, finalement, la première chose à ajuster n'était pas ce qu'on fait, mais le moment où on le fait ?

Depuis quelque temps, je m'intéresse à quelque chose de simple, presque évident, mais qu'on oublie dans nos vies qui vont trop vite : notre rythme biologique. Plus j'explore ce sujet, plus je réalise que beaucoup de tensions, de fatigue ou de découragement viennent simplement d'un décalage… un décalage entre ce que notre corps demande et ce qu'on lui impose.

Comprendre la chronobiologie, c'est comprendre son fonctionnement réel

La chronobiologie, ce n'est pas un mot compliqué.
C'est simplement la science qui étudie nos rythmes internes — ceux qui reviennent chaque jour, même quand on ne les écoute pas.

Notre énergie, notre digestion, nos capacités de concentration, notre sommeil, nos hormones, notre humeur… tout suit un cycle naturel.
Il y a des moments où tout est plus fluide, où le corps coopère. Et d'autres où tout semble plus lourd, plus lent, sans que ce soit "notre faute".

Le rythme le plus connu, c'est le rythme circadien, un cycle d'environ 24 heures qui organise :

  • nos pics d'énergie,

  • nos baisses de régime,

  • nos moments de clarté mentale,

  • nos moments de repos,

  • nos signaux de faim,

  • notre température interne,

  • et même notre capacité à gérer le stress.

Ce qu'il faut retenir, c'est que notre corps fonctionne selon un timing naturel.
Et quand on le respecte, tout se rééquilibre plus facilement.

Nous n'avons pas tous le même tempo — et c'est normal

On a longtemps entendu qu'il fallait se lever tôt pour "bien commencer la journée", être efficace à certaines heures, se coucher à d'autres… Comme s'il existait un modèle unique d'être humain.

En réalité, chacun a un chronotype : une signature personnelle.
Certaines personnes sont naturellement du matin, d'autres du soir, d'autres au milieu. Il n'y a rien à corriger.
Juste un rythme à reconnaître.

Quand on arrête de se comparer ou de culpabiliser, on retrouve une forme de cohérence intérieure qu'on avait perdue.

Vivre à contre-rythme finit par se sentir dans le corps

Ce n'est pas quelque chose qui apparaît du jour au lendemain.
C'est plutôt quelque chose qui s'installe doucement :

  • une fatigue plus persistante,

  • un sommeil qui ne répare plus vraiment,

  • une digestion capricieuse,

  • des tensions plus fréquentes,

  • des difficultés à se concentrer,

  • une sensation de saturation…

Le corps ne "punit" pas, il tente juste de s'adapter.
Mais plus on lui demande de compenser, plus l'équilibre devient fragile.

Et si on commençait simplement par respecter les moments justes ?

On n'a pas besoin de révolutionner toute sa vie.
Parfois, c'est une question de petites choses :

  • faire les tâches qui demandent de la concentration au moment où on est naturellement plus alerte,

  • manger quand le corps le demande réellement,

  • bouger à des moments où le mouvement semble plus naturel,

  • accepter les "creux" de la journée sans se juger,

  • accorder ses soirées avec son rythme interne plutôt qu'avec une heure imposée.

Ce sont ces ajustements, doux et progressifs, qui remettent de l'harmonie là où il y avait de la lutte.

Ce que cela change dans l'accompagnement corporel

Dans mon travail, je rencontre souvent des corps fatigués d'avoir compensé trop longtemps. Des corps qui ont accumulé du stress, de la tension, du "sur-effort".
Comprendre le rythme biologique d'une personne permet de voir autrement ce qu'elle traverse :
où le corps s'est adapté, où il a tenu, où il a arrêté de suivre.

Cela donne du sens, et c'est souvent un premier pas vers le mieux-être.

Revenir à soi : une question de rythme avant tout

Écouter son rythme, ce n'est pas devenir parfait.
Ce n'est pas suivre une méthode rigide ni se classer dans une catégorie.

C'est juste arrêter de se forcer à être à un tempo qui n'est pas le nôtre.

C'est reconnaître que notre corps sait.
Qu'il nous parle.
Qu'il a une intelligence propre.

Et que notre bien-être, finalement, commence peut-être simplement là :
dans cette rencontre avec notre rythme intérieur, celui qu'on a ignoré trop longtemps… et qui n'attendait que nous.